La compagnie de théâtre Pardès rimonim est fondée en 2005 autour d’Amandine Truffy, dramaturge et comédienne diplômée du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris et de Bertrand Sinapi, auteur et metteur en scène formé à la Sorbonne Nouvelle.
Notre compagnie de théâtre est solidement ancrée à Metz, en Grand Est et au Luxembourg. Notre équipe reflète cette implantation transfrontalière et réunit des artistes français, allemands, luxembourgeois et syriens.
En 2012, avec la création Hamlet ou la fête pendant la peste à la Manufacture – CDN de Nancy, la compagnie s’était déjà inscrite dans un précédent travail de réappropriation et avait créé une variation d’Hamlet, d’après l’œuvre de Shakespeare et des nombreuses variations qui en ont découlé – de Jules Laforgues à Marcel Pagnol, d’Heiner Müller à Rimbaud ou Carmelo Bene… Notre réécriture faisait apparaître les couches d’écriture successives qui se sont superposées à celles de Shakespeare et qui remanient ce mythe en permanence. En 2022 – 10 ans plus tard, nous voulons faire table rase de ce travail et créer une nouvelle version d’Hamlet, dont la parole serait donnée à Ophélie, un remix à partir de ce mythe dans un dispositif sonore numérique, complètement nouveau. Ophélie (Quantité Négligeable) est alors créée en janvier 2023 à l’Arche de Villerupt dans le cadre d’Esch 2022 – Capitale Européenne de la Culture.
En entrant dans l’espace, les spectateurs se voient confier un casque audio. Plongés dans la cour du Prince Hamlet et de ses drames, dans un dispositif sonore immersif, ils suivent le déplacement des fantômes de ce mythe, comme s’ils rôdaient tout près d’eux.
Sur scène, Ophélie et son frère Laërtes s’animent, parlent, échangent. Ils portent cette histoire qui va se raconter une nouvelle fois. Mais cette fois, depuis le regard du plus petit – et pourtant emblématique, personnage de ce drame. Se réapproprier Hamlet, c’est se poser dans les yeux d’Ophélie. C’est demander pourquoi elle est bâillonnée, par la situation, par les règles, par l’auteur et son siècle. C’est affirmer qu’aujourd’hui, Ophélie peut parler. C’est donner une place centrale à cette figure féminine malmenée, une parole de résistance et de conscience obstinée.
Dans les casques, se mêlent les voix live des comédiens et celles des autres personnages de notre histoire. Ces figures absentes que les spectateurs ne verront jamais sont pourtant bien là, au creux de leurs oreilles. Juste derrière leurs nuques, dans leurs dos, au plus près de leurs perceptions. Les comédiens sur scène s’adressent à ces fantômes avec lesquels ils conversent, se battent, s’affrontent.